vendredi 16 février 2018

Voyage au Mexique, Jeudi 15 Février 2018, Jour 107, Zitacuaro, Mexique.


Sur le camping, il y a un couple de Suisses qui parcourent l’Amérique du Nord. Ce sont de grands voyageurs. Ils ont fait la Route de la Soie, une longue expédition de l’Europe vers la Chine. C’est la première qu’on rencontre quelqu’un qui a fait cela.

Nous partons de bonne heure 7h, pour la Reserva de la Biosfera Mariposa Monarca, Sierra Chincua. (Réserve des papillons monarques). Nous sommes les premiers clients, avec une équipe de l’Universidad Nacional Autonoma de Mexico, une docteuresse en science de la nature avec ses étudiants, nous prendra sous son aile. Cette dame étudie les papillons depuis plus de 20 ans. A toutes les deux semaines, ils viennent faire une inspection des différents groupes de papillons. Elle parle bien anglais et nous donnera le cours Monarque 101.

Nous avons une a deux heures de marche en terrain montagneux pour arriver sur un site de monarques. Les papillons se déplacent au gré de la température et de la saison. Il y a deux choix, on y va à pied ou a cheval. Nous sommes à 9,000 pieds d’altitude et on manque d’air. Grimper dans la montagne demande beaucoup d’efforts. Cela fait longtemps que nous n’avons pas autant pompés.

Les filles prendront les chevaux. Même à cheval, il faut marcher le dernier bout. Sur le retour, elles marcheront. Il semble que les chevaux ne sont pas aussi confortables que ça. Lorsqu’on arrive sur les sites d’observation, nous apercevons de grosses grappes de couleur orange sur les grands sapins.

 Notre guide Judy est une jeune fille de 13 ans. Il semble qu’aujourd’hui, elle a décidé de faire l’école buissonnière.  Tout est réglementé, on doit garder le silence, pas de nourriture ou breuvage sur le site, interdiction de ramasser des papillons morts ou vivants. En principe, on ne doit pas demeurer sur site plus de 18 minutes, pour accommoder le plus grand nombre de visiteurs. Mais comme nous sommes les premiers, nous resterons beaucoup plus longtemps.

A mesure que le soleil réchauffe les arbres, les papillons se mettent à voler, en principe, ils doivent descendre au sol. Mais comme, il ne fera pas assez chaud, ils ne descendront pas. La migration de ces papillons est une des plus complexes du monde animal. Ce n’est que dans les années 70, qu’un zoologiste canadien a découvert ou les monarques passaient l’hiver.

On parle ici de 140 millions de papillons qui partent du Canada et de la région des grands lacs aux États unis au début de l’automne pour se rendre dans ces forêts du Mexique, passer l’hiver. Le voyage dure 1 mois, la distance parcourue est d’environ 5,000 kilomètres. Les papillons peuvent parcourir jusqu’à 300 kilomètres par jour.

Ceux qui partent du Canada sont une génération spéciale, ce sont des papillons qui vivront 9 mois. Ils font tout le trajet. Ils passent l’hiver au Mexique. Au printemps, ils s’accouplent, les males meurent et les femelles feront le voyage du retour. Une femelle peut pondre jusqu’à 500 œufs. Le retour s’avère plus difficile, ça prendra de 3 à 5 générations pour revenir au Canada. C’est dû au fait que le climat est plus froid sur le retour, qu’il n’y a pas toujours assez de nourriture etc. C’est une peu comme nous, le retour est plus difficile.

Donc aucun des papillons qui retournent au Canada ne reviendront au Mexique. C’est une nouvelle génération de papillons qui vivront 9 mois qui prendront le départ en automne. Sur le retour, nous croisons tout un groupe de visiteurs, arrivés en autobus, qui descendent à cheval. Il y a 100 chevaux de disponibles tous les jours.

Nous visiterons les boutiques d’artisanat, Jean-Guy et moi achèteront le Tshirt. Nous dinerons sur le site et de retour au camping, on ne se fera pas prier pour faire une petite sieste. La journée a été très difficile, la longueur et l’intensité de la marche à une altitude de 9,000 pieds a demandé beaucoup d’énergie.

Ce fut une très belle expérience. Nous aurions aimés les voir de plus près, mais on ne contrôle pas la nature. De retour au Canada, à chaque fois qu’on verra un papillon monarque, on réalisera la complexité de leur vie.













































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